Les Charismatiques après la fête - Daniel Raffard de Brienne

Présentation Sommaire

 

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Conclusion

Medjugorje, que l’on pourrait considérer comme la vitrine du Renouveau Charismatique catholique, montre par ses forces et ses faiblesses toute l’ambiguïté de la mouvance.

Parmi les points forts, on relèvera surtout la piété et la sincérité des fidèles. Une piété et une sincérité dignes du plus grand respect. Mais ni la piété ni la sincérité ne constituent des critères de vérité. On les rencontre d’ailleurs, tout aussi dignes de respect, chez les adhérents de cultes absurdes ou de sectes étranges qui ne sont, eux, nullement respectables. On trouve de la piété et de la sincérité chez les adorateurs de l’oignon comme chez les membres du Mandarom ou de l’Ordre du Temple Solaire : en quoi cela concerne-t-il la vérité ? Positive également, la véritable charité qui anime les œuvres créées ou contrôlées par le Renouveau. Et même, largement au-delà, il se fait du bien spirituel dans la mouvance : les conversions, parfois trop exaltées pour être durables, ne sont pas rares. Mais, là, il faut user de prudence. Les bénéfices spirituels peuvent venir des heureuses dispositions et de la psychologie des sujets. Ils peuvent venir aussi d’un acte divin, possible même dans un contexte douteux : Dieu sait, quand il le veut, tirer un bien du mal. Ils peuvent venir enfin d’une impulsion satanique : Satan est capable de favoriser ponctuellement le bien en préparation d’un plus grand mal. Cette dernière hypothèse n’a rien d’invraisemblable quand on voit dans quel climat peu sain, et en tout cas étranger aux usages de l’Eglise, se déroulent trop souvent les dévotions du Renouveau : exaltation, sentimentalisme, recherche du sensible, illuminisme, charismes étranges, prétendues interventions directes de Dieu, effets visibles et quasi-automatiques de l’effusion de l’Esprit. Tout cela est fort éloigné de l’enseignement de l’Eglise et du témoignage des grands mystiques. On pourrait bien y déceler, loin de l’objectivité du catholicisme, une certaine naïveté, des illusions, des débordements liés à la psychologie de masse. Et sans doute aussi, dans un nombre limité de cas, des faits préternaturels qui ont beaucoup plus de chances d’être d’origine satanique que d’origine divine. Enfin, on ne peut éviter d’inscrire au passif du Renouveau charismatique l’origine protestante du mouvement. Une origine que rappelle une chaîne de baptêmes dans l’Esprit reçus en son début par des catholiques de mains protestantes. Certes, les protestants sont nos frères. Mais ce sont des frères égarés qu’il faudrait ramener à l’unique bercail et à qui il est plus que douteux que Dieu ait confié la charge de guider l’Eglise catholique vers la Voie, la Vérité et la Vie.

Vers la début du livre:

Un Persan au pays des charismes