Le « parler en
langues » constitue le charisme le plus typique du Renouveau. Il est
apparu aux Etats-Unis le 31 décembre 1898 lorsque le pasteur
méthodiste Parham a pratiqué sur ses
disciples le « baptême dans l’Esprit »[178].
Ce charisme peut
revêtir plusieurs formes : le « prier en langues » qui est une
prière personnelle, le « parler en langues » proprement dit qui se
fait au profit de l’assemblée, le « chant en langues » qui émane
de l’ensemble de l’assemblée et donne une sorte de mélodie.
Le chant en langues
est « commun dans les assemblées du Renouveau »[179].
En ce qui concerne
le parler en langues, saint Paul précisait : « S’il n’y a
pas d’interprète, qu’on se taise dans l’assemblée, qu’on se
parle à soi-même et à Dieu»[180].
Il est donc
nécessaire que le parler en langues soit interprété, mais, compte
tenu de son expression, cela ne se peut que de la part d’un
interprète bénéficiant lui-même d’un charisme particulier. En
général, en effet, l’intervention en « langues » ne se fait au
moyen d’aucun langage, dialecte ou idiome existant. Il paraît donc
probable que le « parler en langues » des charismatiques n’a rien
de commun avec celui dont parlait saint Paul.
Il n’a rien de
commun, non plus, avec le miracle rapporté par les Actes des Apôtres[181].
Selon ces Actes, après avoir reçu le Saint Esprit à la Pentecôte,
les apôtres
se mirent à parler diverses langues et les gens de différentes
nations les entendirent s’exprimer dans leur langue particulière.
Les apôtres se firent ainsi entendre de tous, alors que, chez les
Pentecôtistes, seul Dieu (et éventuellement 1’ « interprète »)
comprend.
En réalité, le «
parler en langues » ou glossolalie consiste en général en l’émission
d’une suite de sons plus ou moins inarticulés ne correspondant à
aucun langage structuré. Cela revient à « balbutier comme un bébé
»[182]
ou à pratiquer un « langage préconceptuel
»[183].
Cela peut aussi faire penser aux enfants qui jouent « à parler en
anglais ».
Il arrive
cependant, exceptionnellement, que le locuteur s’exprime dans un
véritable langage qu’il ne connaît pas. On cite, par exemple, le
témoignage d’un exégète qui, à Paris en 1974 ou 1975, a reconnu
dans les chants de deux personnes un même hymne marial en deux
langues sémitiques anciennes, complètement ignorées des chanteurs
improvisés[184].
Il n’est pas
inutile de rappeler ici que le fait de « parler en une langue
inconnue en faisant usage de plusieurs mots de cette langue » est un
des principaux signes de la possession diabolique[185].
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