Les Charismatiques après la fête - Daniel Raffard de Brienne

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La position de la hiérarchie ecclésiastique

Lors de leur assemblée à Lourdes en 1999, les évêques de France se sont inquiétés de la position de l’Eglise à l’égard des pèlerinages à Medjugorje organisés dans leurs diocèses. En réponse à leur question Mgr Brincard, évêque du Puy et chargé de l’accompagnement de l’Association des œuvres mariales a rédigé une communication bien documentée et objective[222].

Mgr Brincard n’aborde que marginalement les « faits » eux-mêmes, n’ayant pas de compétence juridictionnelle pour les juger. Il constate néanmoins que certains fruits de ces faits sont bons et, comme nous l’avons vu, il en donne des explications. Mais il constate aussi que d’autres fruits sont « douteux ou même mauvais », ce qui entraîne de sa part plus que de la réserve.

Le dessein de l’évêque du Puy est surtout de faire connaître les jugements et décisions des autorités compétentes.

A Rome, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi n’a pas pris de position sur les faits eux-mêmes mais son secrétaire a recommandé en 1985 aux évêques italiens de décourager publiquement l’organisation de pèlerinages à Medjugorje. Il rappelle deux fois en 1996 qu’un culte lié aux « faits » n’est pas autorisé. Mais, curieusement, en 1998, il écrit que les pèlerinages sont permis à condition qu’ils ne constituent pas une authentification des faits. Mgr Brincard se demande très justement à ce sujet comment ces pèlerinages pourraient ne pas cautionner ces faits. Avant de disparaître avec la Yougoslavie, la conférence des évêques yougoslaves avait déclaré à Zadar, le 10 avril 1991 : « Sur la base des investigations menées jusqu’ici, il n’a pas été possible d’établir qu’il s’agisse d’apparitions ou de révélations surnaturelles ». La conférence épiscopale de Bosnie-Herzégovine, saisie en 1999, ne s’est pas encore prononcée. La conférence épiscopale de Yougoslavie n’avait fait que reprendre la conclusion de la commission d’enquête établie par l’évêque de Mostar. Le 2 mai 1986, cette commission avait voté « à bulletins secrets, à 11 voix contre 4, contre la reconnaissance du caractère surnaturel des faits ».

Mgr Brincard fait observer que, si la congrégation romaine et la conférence épiscopale ont été saisies avec l’accord de l’évêque du diocèse où se sont produits les faits, seul cet évêque, celui de Mostar, est compétent pour porter un jugement définitif. L’évêque du Puy cite à ce propos les cas de La Salette, Banneux et Beauraing où les ordinaires des lieux ont tranché malgré l’opposition de leurs métropolitains. Or les évêques successifs de Mostar ont porté des jugements qui, pour n’être encore que « personnels », n’en sont pas moins totalement négatifs et fondés sur les travaux des commissions d’enquête. Mgr Zanic a publié sa position dès le 30 octobre 1984 et l’a précisée en mars 1990 dans une notification en vingt-huit points. Son successeur, Mgr Peric, conclut dans un ouvrage édité en 1995 : « il est donc défendu de prétendre ou de professer dans les églises et dans les communautés religieuses que Notre Dame serait apparue ou apparaîtrait encore à Medjugorje. »

[222] Publiée notamment dans Opus Dei (Bartres), n° 4 de 2001.

Vers la partie suivante:

Conclusion